Au départ de Jérusalem, nous prenons un petit bus qui nous dépose en plein centre de Ramallah. A partir de là, nous trouvons un taxi qui accepte de nous accompagner jusqu’à Naplouse, l'une des villes les plus secouée par les violences des soldats israéliens.
Nous arrivons donc à l'entrée de la ville. Se dresse là un check point, où s'entassent plusieurs centaines de personnes qui patientent sous le soleil écrasant du mois d'août. Les voitures klaxonnent, les conducteurs négocient mais les ambulances restent bloquées. Aujourd'hui, aucun véhicule ne passe, décision des soldats israéliens qui semblent perdre patience à la vue de l’affluence. Nous les voyons hurler sur les femmes qui attendent de passer. Nous descendons de notre taxi et récupérons nos bagages, afin de traverser la barrière militaire à pied. Au bout du chemin entouré de grillages, nous passons un tourniquet, et nous apercevons dans l'autre sens, une ruée de gens qui attendent de pouvoir sortir de la ville. Entassés derrières d’énormes barreaux de fers, tels des animaux, ils sont triés par âge et par sexe. Les femmes et les enfants d'un côté, les hommes de l'autre. La raison de cet entassement est simple : les soldats israéliens ont fermé tous les tourniquets sauf un, qui doit donc permettre, à lui seul, le contrôle au compte goûte, de plusieurs centaines de personnes. Sous le cagnard, les enfants et les personnes âgées ne sont pas épargnés par l'attente insoutenable.
C'est au camp de réfugiés de New Askar, non loin de la ville principale, que nous logeons. Après avoir été accueillis comme des rois par les responsables du centre social, nous nous dispersons afin de nous installer dans nos familles d'accueil.
Je suis hébergée par une grande famille, où beaucoup de femmes cohabitent. Une voisine est venue nous visiter durant cette après midi. Elle s'appelle Myriam. Mère de deux filles et de trois garçons, elle a absolument tenue à m'inviter dans sa maison afin de m'offrir le goûter et de me parler de sa famille. J'accepte avec joie et la suis. J'entre dans sa demeure. Il y a un énorme trou dans le mur, sur la droite (voir photo à gauche). La femme me montre les meubles cassés et les portes défoncées. "Israelis, Israelis !" me dit-elle. Elle ne parle pas du tout anglais et notre conversation reste des plus limitée. Mais je comprends qu'elle me dit que se sont les soldats israéliens qui sont venus chez elle.
Nous arrivons donc à l'entrée de la ville. Se dresse là un check point, où s'entassent plusieurs centaines de personnes qui patientent sous le soleil écrasant du mois d'août. Les voitures klaxonnent, les conducteurs négocient mais les ambulances restent bloquées. Aujourd'hui, aucun véhicule ne passe, décision des soldats israéliens qui semblent perdre patience à la vue de l’affluence. Nous les voyons hurler sur les femmes qui attendent de passer. Nous descendons de notre taxi et récupérons nos bagages, afin de traverser la barrière militaire à pied. Au bout du chemin entouré de grillages, nous passons un tourniquet, et nous apercevons dans l'autre sens, une ruée de gens qui attendent de pouvoir sortir de la ville. Entassés derrières d’énormes barreaux de fers, tels des animaux, ils sont triés par âge et par sexe. Les femmes et les enfants d'un côté, les hommes de l'autre. La raison de cet entassement est simple : les soldats israéliens ont fermé tous les tourniquets sauf un, qui doit donc permettre, à lui seul, le contrôle au compte goûte, de plusieurs centaines de personnes. Sous le cagnard, les enfants et les personnes âgées ne sont pas épargnés par l'attente insoutenable.
C'est au camp de réfugiés de New Askar, non loin de la ville principale, que nous logeons. Après avoir été accueillis comme des rois par les responsables du centre social, nous nous dispersons afin de nous installer dans nos familles d'accueil.
Je suis hébergée par une grande famille, où beaucoup de femmes cohabitent. Une voisine est venue nous visiter durant cette après midi. Elle s'appelle Myriam. Mère de deux filles et de trois garçons, elle a absolument tenue à m'inviter dans sa maison afin de m'offrir le goûter et de me parler de sa famille. J'accepte avec joie et la suis. J'entre dans sa demeure. Il y a un énorme trou dans le mur, sur la droite (voir photo à gauche). La femme me montre les meubles cassés et les portes défoncées. "Israelis, Israelis !" me dit-elle. Elle ne parle pas du tout anglais et notre conversation reste des plus limitée. Mais je comprends qu'elle me dit que se sont les soldats israéliens qui sont venus chez elle.
L'une de ses filles, qui articule quelques mots d'anglais, m'explique que son frère de 18 ans a été arrêté il y a deux mois de ça. Les soldats sont venus la nuit, ils ont tous dévasté dans la maison et ont attrapé le fils qui dormait dans son lit. Le jeune Ahmad a été blessé durant cette altercation. La mère me mime la scène, les larmes aux yeux. Elle me dit avec des gestes qu'il a pris deux balles dans le ventre. "Israelis, bang bang!" me dit-elle en me mimant une arme avec ses mains et me montrant où ils ont tirés. Elle me rassure sur l’état de santé de son fils, tout en me dévoilant des photos de lui. J’aperçois, sur quelques unes de ces photos, le jeune homme portant fièrement différents types d’armes : M16, mitrailleurs, armes de poing (photo)… Je lui demande si les soldats ont trouvé ces images. Elle me dit que non, qu’elle les a caché quand ils sont arrivés. Ces photos m'ont quelques peut interpellées, et je me suis dit intérieurement que si son fils était un combattant, le fait que les soldats viennent l'arrêter n'est finalement que partie prenante du "jeu", si je peux l'appeler comme ceci. C'est triste et parfois tragique, mais c'est le risque lorsqu'on décide de s'engager dans le combat armé...
Au final, je ne sais pas si son fils était un combattant, car au fil du temps, je me suis rendue compte que ce type de photos foisonne auprès des jeunes palestiniens. Je compare cette façon de faire avec les jeunes français qui aiment à se prendre en photo un joint à la bouche faisant des signes d’insultes, comme défiant une certaine autorité. Évidemment, l'autorité et la situation sont différentes, mais je me rends compte qu’en fait, ces photos ne veulent pas nécessairement dire que ces jeunes se battent. C’est apparemment une façon de montrer leur force ou encore leur courage. Plus tard, un des jeunes du camp m’a d’ailleurs proposé de me prendre en photo à ses côtés, en portant une arme ! J’ai décliné l’invitation, réalisant qu’effectivement c'est un des moyens de communiquer un sentiment où peut être une impuissance qu’ils rejettent, face à la situation. Tous les jeunes ont des photos de ce type. Je ne suis pas là pour juger quoi que se soit et donc, j'ai regardé avec attention les photos que cette mère m'a présentée de son fils.
Au final, je ne sais pas si son fils était un combattant, car au fil du temps, je me suis rendue compte que ce type de photos foisonne auprès des jeunes palestiniens. Je compare cette façon de faire avec les jeunes français qui aiment à se prendre en photo un joint à la bouche faisant des signes d’insultes, comme défiant une certaine autorité. Évidemment, l'autorité et la situation sont différentes, mais je me rends compte qu’en fait, ces photos ne veulent pas nécessairement dire que ces jeunes se battent. C’est apparemment une façon de montrer leur force ou encore leur courage. Plus tard, un des jeunes du camp m’a d’ailleurs proposé de me prendre en photo à ses côtés, en portant une arme ! J’ai décliné l’invitation, réalisant qu’effectivement c'est un des moyens de communiquer un sentiment où peut être une impuissance qu’ils rejettent, face à la situation. Tous les jeunes ont des photos de ce type. Je ne suis pas là pour juger quoi que se soit et donc, j'ai regardé avec attention les photos que cette mère m'a présentée de son fils.
Je rentre enfin au sein de ma famille d’accueil. Toutes les femmes sont à la cuisine préparant différents mets : purée de poids chiche, pain au fromage, feuille de vignes farcis…etc. L’ambiance est au rire, les nombreux enfants sont sur le balcon et jouent paisiblement sous les derniers rayons de soleil.
La nuit tombe. A peine le jour s'en est allé que des bruits de rafales percent la douceur du soir. Je m’inquiète et me mets à la fenêtre afin d’identifier d’où viennent les tirs. La famille me regarde en souriant. « C’est normal ici, tu vas voir au bout de quelques jours, ce bruit deviendra une musique » m’assurent-elles… En effet, la première fois, j’ai sursauté. La seconde, je me suis inquiétée, et puis au bout d’un moment, je me suis habituée.
Cette première nuit passée dans le camp de réfugiés de New Askar a été bercée par les rafales qui ont raisonnées dans la vallée, aiguisant du même coup ma volonté de visiter Naplouse, cette ville meurtrie par les affrontements réguliers.
Nadia S.
Cette première nuit passée dans le camp de réfugiés de New Askar a été bercée par les rafales qui ont raisonnées dans la vallée, aiguisant du même coup ma volonté de visiter Naplouse, cette ville meurtrie par les affrontements réguliers.
Nadia S.
1 commentaire:
Interesting to know.
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