Le lendemain, Yuval, m'a fait visité Tel Aviv : ville moderne où se mélangent toutes sortes de personnes. Nous sommes allés dans les différents marchés de la ville. Ces marchés ont été le théâtre, il y a quelques années, de plusieurs attentats suicides qui ont profondément marqué la population israélienne. Sous haute surveillance, ils sont tout de même noirs de monde. Nous avons été en dessous de la Mairie de Tel Aviv, où tous les vendredis, se réunissent des gens qui chantent pour la paix. C'est à cet endroit précis que Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995 par un extrémiste juif. (photo: affiche portant le sang d'Yitzhak Rabin) On peut d'ailleurs voir les traces de ses derniers pas immortalisées par des plaques de bronze. Là, une fois par semaine, un petit groupe d'israéliens vient chanter en sa mémoire et dans l'espoir d'une paix durable entre eux et leurs voisins palestiniens.
Après cette petite excursion historique, nous avons rejoint d'autres amis de Yuval et sommes allez manger un morceau dans un bar américain non loin de la plage. J'ai pris l'initiative de parler avec lui de l'incident de la veille, en lui disant que j'allais tenter de modérer mes propos. Cependant, je lui ai tout de même affirmé que je pense fermement qu'ils ne voient qu'une partie de l'iceberg et qu'ils ne comptent malheureusement que leurs pertes, sans voir le mal fait aux populations libanaises et palestiniennes. J'ai argumenté mon propos en lui montrant le Jérusalem Post de ce jour. En première page, il y avait une publicité pour l'extrême droite israélienne qui prônait non seulement la réoccupation et l'annexion du sud Liban, mais aussi de Gaza et de toute la "Judée et Samarie" (Cisjordanie). Cette publicité expliquait clairement que "tous les civils ayant fait le choix de vivre à côté de terroristes ne doivent pas être considérés comme innocents" et qu'ils devaient mourir. Je veux bien essayer de comprendre, mais cette pub en Une du Jérusalem Post m'a profondément choquée. Yuval a tout de même compris mes propos et nous commençons à trouver des terrains d'ententes.
Lorsque nous étions dans la voiture avec ses amis, nous avons entendus à la radio que 3 civils israéliens et 4 soldats étaient morts dans la journée. Silence. J'ai ressenti leur inquiétude et leur peur, puis dix minutes après nous avons repris notre discussion. Parfois, j'ai l’impression qu'ils prennent cette guerre pour un jeu. Ces voitures arborant le drapeau israélien et cet autocollant "On va gagner", confirment mon sentiment.
Après cette petite excursion historique, nous avons rejoint d'autres amis de Yuval et sommes allez manger un morceau dans un bar américain non loin de la plage. J'ai pris l'initiative de parler avec lui de l'incident de la veille, en lui disant que j'allais tenter de modérer mes propos. Cependant, je lui ai tout de même affirmé que je pense fermement qu'ils ne voient qu'une partie de l'iceberg et qu'ils ne comptent malheureusement que leurs pertes, sans voir le mal fait aux populations libanaises et palestiniennes. J'ai argumenté mon propos en lui montrant le Jérusalem Post de ce jour. En première page, il y avait une publicité pour l'extrême droite israélienne qui prônait non seulement la réoccupation et l'annexion du sud Liban, mais aussi de Gaza et de toute la "Judée et Samarie" (Cisjordanie). Cette publicité expliquait clairement que "tous les civils ayant fait le choix de vivre à côté de terroristes ne doivent pas être considérés comme innocents" et qu'ils devaient mourir. Je veux bien essayer de comprendre, mais cette pub en Une du Jérusalem Post m'a profondément choquée. Yuval a tout de même compris mes propos et nous commençons à trouver des terrains d'ententes.
Lorsque nous étions dans la voiture avec ses amis, nous avons entendus à la radio que 3 civils israéliens et 4 soldats étaient morts dans la journée. Silence. J'ai ressenti leur inquiétude et leur peur, puis dix minutes après nous avons repris notre discussion. Parfois, j'ai l’impression qu'ils prennent cette guerre pour un jeu. Ces voitures arborant le drapeau israélien et cet autocollant "On va gagner", confirment mon sentiment.
Le soir même, Yuval m'a emmené à Hadera. Cette ville située à 50 km au nord de Tel Aviv, venait de voir tomber trois missiles du Hezbollah, et les policiers les cherchaient encore lorsque nous sommes arrivés. Des dizaines de voitures de polices, toutes gyrophares allumés roulaient à toute berzingue à la recherche des trois missiles 'perdus', qui apparemment n'avaient pas explosés à l'impact. Nous avons participer à la "chasse" aux missiles quelques temps, en suivant les voitures de police que nous croisions et qui finalement semblaient aussi égarées que nous. Puis nous sommes rentrés... Bredouilles.
Sur la route nous avons mangé un morceau dans une station service. Il y avait une fête et nous avons dansé avec les gens. C'était surréaliste, mais tellement spontané que nous avons ri et ça nous a changé les idées. Dans la soirée nous avons rejoint deux amies de Yuval. Deux jeunes femmes, l'une mère de deux enfants et l'autre enceinte mais séparée du père. Cette dernière, nommée Yaelle, était très touchée de notre visite car elle emménageait tout juste et ses deux seuls amis qui semblaient lui restés étaient venus la soutenir. En effet, séparée du père, elle allait avoir un enfant toute seule, et ses parents, juifs orthodoxes, n'étaient pas d'accord avec cette décision. C'est curieux comme cette société mêle modernisme et religion. Apparemment, Yaelle avait rencontré le père de l'enfant à l'armée. Bizarre qu'une jeune femme aussi menue, et qui semble si sensible, puisse avoir appris à tirer, à tuer... elle qui allait donner la vie.
L'autre jeune femme, qui était sur le point de se marier, nous a raconté comment, il y a plusieurs années, son petit ami venait la voir à la frontière libanaise lors de son service militaire. La situation au Liban ou dans le territoires palestiniens n'était pas à l'ordre du jour. L'heure était au partage et à l'arrivée de la future maman dans son nouvel appartement. Nous avons tout de même levé nos verres d'eau pour la paix et l'amitié entre les peuples.
Tel Aviv est une ville très occidentale, ponctuée de touches orientales. Mes références françaises sont totalement bousculées et j'aime bien ça. Demain, Jérusalem...
Nadia S.
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