16 octobre 2007

Rice rencontre Abbas à Ramallah

Pour sa septième visite de l’année au Proche Orient, la Secrétaire d’Etat américain, Condoleezza Rice s’est longuement entretenue avec le président palestinien, Mahmoud Abbas. Ce dernier a expressément demandé à Mme Rice de faire stopper les activités coloniales israéliennes et la construction du mur d’annexion.

Le président Abbas a réitéré l’unité du peuple palestinien : « Jérusalem Est, la bande de Gaza et la Cisjordanie ne forme qu’une seule et même entité. » déclare-t-il lors de sa conférence de presse avec la secrétaire d’état américain. « J’ai expressément demandé à Mme Rice de nous aider à stopper les activités coloniales israéliennes, la construction du mur d’annexion et la confiscations des terres. » explique-t-il. « Nous travaillons à la préparation d’un document conjoint avec les israéliens. Lors de mon entretien avec Mme Rice, nous avons discuté du statut de Jérusalem Est, des colonies, des réfugiés palestiniens, de la question de l’eau et des futures relations avec l’Etat d’ Israël. Le document conjoint sera basé sur la Feuille de route et sur la proposition de la Ligue Arabe » ajoute Abbas. La feuille de route, rappelons le, était un document lancé par le président Bush en juin 2003 pour mettre fin au conflit israélo-palestinien avant 2005 et comprenant trois phases. Il s’agissait pour Israël de commencer par ne pas entreprendre d’actions qui pourraient « saper la confiance » de palestiniens, comme déclaré ces derniers jours par Mme Rice, et de geler toute activités coloniales, éléments qui n’ont pas été respecté par le gouvernement israélien. Du Côté palestinien, Arafat, à l’époque sous siège à la Moqata’a de Ramallah, a été contraint de signer une constitution palestinienne qu’il avait toujours refusé car les frontières définitives du futur état n’étaient pas connues.

Pour le gouvernement palestinien, il s’agissait de plus, de créer le poste de premier ministre. Cette feuille de route contenait trop de points flous pour être efficace sur le terrain : aucune mention n’était faite concernant les frontières définitives des deux états. La proposition de la ligue arabe, datant de 2002 et réitéré en mars 2007 éxige, pour sa part, le retrait des territoires occupés depuis 1967 en échange d’une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes membre de la ligue. Cette proposition figurait déjà dans les pages de la feuille de route, constituant une partie de sa phase deux, avec l’organisation d’une conférence internationale à laquelle serait présents les membres de la ligue arabe. Tous ces éléments ne sont donc pas nouveaux dans les négociations entre israéliens et palestiniens, cependant Mme Rice a assuré que l’heure était importante dans le règlement du conflit au Proche Orient. Elle tente de pousser les deux partis à fournir un document joint pour la conférence internationale sur la paix au Proche Orient qui doit se tenir le mois prochain à Annapolis, dans le Maryland aux Etats Unis. « Cette rencontre sera des plus sérieuse » explique la secrétaire d’état américain, « le président Bush est déterminé et le processus de paix au Proche Orient est une priorité pour les Etats-Unis » rassure Condoleezza Rice. La solution à deux états est selon elle, « dans l’intérêt des Etats-Unis d’Amérique » ainsi que pour toute la région du Moyen Orient. « Les équipes de négociateurs choisis par les deux gouvernement sont professionnelles et j’ai toute confiance en elles pour parvenir à un compromis. » déclare-t-elle. « Nous allons les pousser, des deux côtés à travailler pour construire une confiance mutuelle. Ça va prendre du temps mais j’ai l’espoir que ça fonctionne et que la communauté internationale soutiendra ces efforts. Le temps est venu de créer un Etat Palestinien. » Assure-t-elle. Après un voyage éclair en Egypte, Condoleezza Rice projette de visiter Bethlehem ce mercredi et de s’entretenir avec Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères israélienne, avant de s’envoler pour Londres. Malgré ces efforts, la confiance du monde arabe n’est pas au rendez-vous et les critiques fusent en direction de Mme Rice, bien décidée à revenir dans la région avant la conférence d’Annapolis.

Nadia S.

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