13 octobre 2007

Palestine: les prix flambent

Les prix dans les territoires palestiniens ne cessent d’augmenter depuis la fin du mois de juillet 2007. Mais cette augmentation vient s’ajouter à celle du mois de Ramadan, durant lequel les prix peuvent passer du simple au double.

Un rapport publié par le Bureau Palestinien des Statistiques montre que les prix à la consommation ont augmenté en cette fin d’été dans les territoires palestiniens. Le taux de hausse atteint les 2,17% au mois d’août 2007 par rapport au mois précédent, atteignant les 4,19% dans la bande de Gaza. « Les raisons principales sont internationales. » Déclare Ziad Toame, Directeur général du service industrie, marché et service du consommateur au ministère palestinien de l’économie. Tout a commencé lorsque le prix du blé s’est emballé en décembre 2006 de manière spectaculaire. « Une tonne importée en Palestine est passé de 250 dollars à plus de 400 dollars, ce qui équivaut à plus de 150 dollars, soit 40% d’augmentation par tonne de blé. » Explique l’économiste. « Les grands pays producteurs de blés comme les Etats-Unis ont augmenté leur prix pour des raisons politique et environnementale : les prix de l’eau et du pétrole, nécessaires à la chaîne de production augmentent. »

Enfin, en dehors des aléas du marché international, l’économie palestinienne est dépendante de l’économie israélienne. La majorité des produits alimentaires vendus dans les territoires occupés proviennent de la production israélienne. Le prix de vente entre Israël et Palestine est le même, mais les revenus des citoyens palestiniens sont nettement plus bas que ceux de leurs homologues israéliens. « Un employé ici gagne environ 2 000 shekels (soit 495 dollars) par mois » explique M. Toame. « Son homologue israélien en perçoit 15 000 (soit 3 700 $) Cependant, au supermarché, ils payent les produit sensiblement le même prix. » 70% du marché palestinien est alimenté en produits israéliens, soit un revenu de 3 milliards de dollars par an pour la production israélienne. « Quoi qu’il en soit, les importations doivent passer obligatoirement par Israël et sont donc sujettes à des taxes. » Explique Ziad Toame. « Dans la bande de Gaza, la situation est décuplée car rares sont les produits autorisés à entrer. De plus, outre la taxe à l’Autorité Palestinienne récoltée par Israël qui en prends 3% pour ses « Services », le gouvernement Hamas demande, aux entreprises importatrices, une taxe supplémentaire prétextant être le gouvernement légitime. Ces conditions atteignent gravement le pouvoir d’achat dans la bande de Gaza. » Continu M. Toame.

Cette hausse s’ajoute à celle de chaque Ramadan dans les territoires. Les prix des produits alimentaires peuvent passer du simple au double. « Personne ne sait réellement pourquoi les prix augmentent pendant le mois de Ramadan. Mais cette réalité dépasse les frontières de la Palestine, la plupart des pays du monde arabe sont touchés par cette tendance. » Avoue Ziad Toame. Fathye, mère de famille du camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie se désole : « Le kilo de tomates était à un shekel avant le Ramadan, maintenant, on l’achète à 4 ou 5 shekels. » témoigne-t-elle. « C’est très chère pour nous. Le pain est passé de deux shekels à cinq shekels. Tout augmente pendant le Ramadan et nous ne savons pas pourquoi. » La tendance à la hausse se confirme sur les marchés palestiniens à la veille de la fête de l’Eïd, mais les familles dépensent tout de même leurs deniers pour les cadeaux. Les marchés se remplissent de produits inédits : des paires de chaussures habituellement hors de prix sont vendues à la sauvette : « Chaussures volées en Israël, moitié prix ! » hurle le vendeur. C’est la loi de la débrouillardise qui prévaut.
Nadia S.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Nadia - Je viens de découvrir ton blog passionnant et trés instructif sur la situation en territoires occupés - Je souhaiterais pouvoir insérer un lien direct en direction de ton blog à partir de mon site www.moyenorientcultureetvoyage.zlio.com - Je te remercie de bien vouloir m'y autoriser - Bonne continuation - Eid Mabrouk - Cordialement Jean-Louis

Nadia Sweeny a dit…

Bonjour Jean Louis. Je t'autorise tout à fait à mettre un lien en direction de mon blog sur ton site web. je te remercie par avance.
Eid mabrouk
Nadia S.