Mohammad Khatib a été violemment attaqué par les colons
pour avoir tenté d'empêcher l'extension de la colonie.
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Mercredi vers 19h30, le village de Bil’in s’affole : les colons, de l’autre côté de la barrière électrique, installent de nouvelles caravanes sur les terres des villageois. « Se sont des amis qui nous ont appelé pour nous prévenir, explique Mohammad Khatib, membre du comité populaire des villageois. Nous avons tout de suite décidé d’aller sur les lieux pour prendre des photos. Les colons n’avaient pas fini, ils étaient en train d’installer les caravanes avec un camion leveur, continue l'homme. Nous avons donc décidé de nous mettre en dessous pour les empêcher de terminer. Ils se sont énervés et ont commencé à nous taper et nous envoyer des cailloux. Ils étaient une quinzaine. Nous n’étions que trois, Abdallah, moi et le cameraman car les autres ont été bloqués à la barrière par les soldats. Le cameraman a fini par s’échapper et les colons nous ont tapé. Ils ont finalement réussi à installer leur out post. Les soldats étaient là et ils n’ont rien fait ! » raconte Mohammad, le visage boursouflé d’ecchymoses. Les deux palestiniens ont été tabassé sous les yeux passifs des soldats hébreux. « C’est un dysfonctionnement de la part des soldats, qui considèrent que seule la police israélienne détient le pouvoir d’arrêter des citoyens israéliens, renchérit Mickaël Sfard, avocat israélien en charge du dossier de Bil’in. C’est une forme d’aide passive. » Cependant, la police israélienne a été appelée par des ONG israéliennes, elles-mêmes contactées par les villageois. « Ils sont arrivés au bout d’une heure et ont appelé une ambulance, mais ils ont laissé le camion s’en aller et ils n’ont pas arrêté les colons, s'insurge Mohammad Khatib. L’ambulance israélienne nous a conduit au checkpoint de Malin où nous avons attendu une demi heure l’ambulance palestinienne pour nous emmener à l’hôpital de Ramallah. »
Des soldats protègent la barrière de séparation, confisquant 50% des terres du village de Bil'in. |
Le village de Bil’in a tout de même été chanceux, car suite aux pressions des ONG, les caravanes installées là pour des raisons stratégiques, ont été retirées. « Si ces caravanes venaient à devenir une colonie, la Haute Cours de justice israélienne devrait revoir sa décision de changer le tracé du mur,» explique l'avocat israélien.
En effet, il y a quelques mois, la Haute Cours a décidé de changer le tracé de cette barrière, considéré illégal car n’étant pas basé sur des contraintes sécuritaires. Suite a cette expérience, les villageois restent sceptiques quant aux négociations : « les israéliens prétendent négocier, mais en fait ils continuent d’étendre leurs colonies et la venue de Bush n’y changera rien, lance Mohammad. il y aura peut être des évacuations d’un ou deux outposts, mais rien d’impressionnant. C’est juste un jeu médiatique. » Assure-t-il. Malgré leur illégalité au regard de la loi israélienne, plus de 90 colonies sauvages de ce type existent en Cisjordanie, sous les yeux passifs du gouvernement israélien. Un sujet chaud parmi tant d’autres, sur lequel le président américain devra se pencher, lors de sa première visite dans la région depuis le début de son mandat.
Nadia S.
1 commentaire:
Bonjour Nadia,
Ca doit faire maintenant trois heures que je lis tes recits et cela avec admiration...depuis hier je suis en palestine pour venir en aide a ces palestiniens...ca me ferait tres plaisir de te rencontrer. Mon email est; hyndee@hotmail.fr
A bientot j espere.
Hynde
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