30 décembre 2007

L’échec des négociations d’Annapolis s’amorce

Malgré la dernière rencontre entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmert jeudi dernier, la pression sur le processus de paix entre israéliens et palestiniens, enclenché lors de la rencontre d’Annapolis, ne cesse d’augmenter. Les problèmes sécuritaires palestiniens et le refus israélien de geler totalement la construction de colonies en Cisjordanie restent des points de discordes insurmontables. Sur le terrain, la violence reprend ses droits.

La rencontre, jeudi dernier, entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien, Ehud Olmert, à Jérusalem, n’a pas abouti. Les sujets qui fâchent sont nombreux et ne cessent d’éloigner progressivement israéliens et palestiniens d’une possibilité d’accord sur les statuts définitifs. D’une part, le gouvernement israélien refuse de geler totalement l’agrandissement de colonies juives, notamment à l’Est de Jérusalem, revendiqué par les palestiniens comme capitale de leur futur état. Ehud Olmert a demandé, vendredi, au ministère israélien du logement de geler les permissions de construire dans les colonies. Cependant, il refuse d’annuler celles déjà distribuées.

D’autre part, l’exécution, par les forces israéliennes, vendredi à Ramallah, d’un garde du corps de Ahmed Qurei, chef des négociations palestinien, semble tomber comme un avertissement. L’homme décédé était membre de la Force 17, garde rapprochée du président Abbas. Suite à cet affront, quatre combattants palestiniens ont tués deux soldats israéliens en civils à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Deux miliciens ont été abattus à leur tour par les soldats protégeant les colonies de la ville. Le Jihad Islamique et les Brigades des Martyrs d’al Aqsa, proche du Fatah, ont tous deux affirmer leur responsabilité dans cette attaque. Suite à cela, un colon a écrasé un palestinien de 21 ans samedi, dans les environs de Ramallah. Le parti d’extrême droite des colons israéliens promettait une vengeance pour la mort des deux soldats. En conséquence, Olmert a menacé le gouvernement palestinien de stopper toutes négociations dans le cas où ce type de violences ne serait pas proscrit. « Tant que l’Autorité Palestinienne ne prends pas les mesures adéquates avec l’intensité adéquate, pour combattre les groupes terroristes, l’Etat d’Israël ne peut pas faire de changements qui l’exposerait aux dangers et créerait un hasard sécuritaire. » a-t-il affirmé dimanche devant son cabinet. En réponse, Mahmoud Abbas a appelé toutes les milices palestiniennes à rendre les armes, tandis que Salam Fayyad déclarait lors d’une rencontre avec le président Barak, samedi, être « en deuil pour la mort de ces soldats.» La police palestinienne assure avoir arrêté les auteurs de l’attaque. « En quelques heures, nous avons réussi à arrêter deux membres du groupe derrière l’attaque d’Hébron.» déclare fièrement Riyad Al Maliki, ministre palestinien de l’information, affirmant que cela prouve l’efficacité des forces de sécurité palestinienne. Cependant, les attaques israéliennes contre les factions palestiniennes se sont multipliées ces derniers jours, notamment dans la bande de Gaza où 34 personnes ont été tuées depuis le 13 décembre. La plupart d’entre eux étaient des membres du Jihad Islamique ou du Hamas. Cela s’ajoute aux 49 blessés à Gaza et 9 en Cisjordanie. La colonisation et la violence dans les territoires palestiniens occupés se révèlent en augmentation, creusant peu à peu le tombeau des négociations de paix entamées à Annapolis. L’amorce de cet échec favorise la crédibilité du Hamas auprès de la population palestinienne. En effet, selon un sondage du Centre Palestinien de Recherche et de Sondage sur la Politique publié le 16 décembre, le Hamas avait déjà stabilisé sa crédibilité grâce au peu de confiance accordé par la population palestinienne aux négociations de paix, ceci, malgré la prise de pouvoir de Gaza et la détérioration du niveau de vie dans la bande côtière.

Nadia S.

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