3 mars 2007

Carnet de bords, summer camp avec les enfants handicapés

Les français sont partis ce 17 Août 2006. Je reste donc seule au camp d'Askar. Qu'à cela ne tienne, le responsable du centre social me propose de venir les aider au summer camp des enfants handicapés des camps de réfugiés de Naplouse. Me voici donc animatrice au milieux de plusieurs dizaines d'enfants, pour la plupart victimes de l'armée israélienne, originaire des différents camps que comptent la ville.



Musique, dessins, sorties en tous genres sont au programme de cette semaine passée avec les enfants handicapés. Les handicaps sont différents et concernent autant le physique que le psychologique. Au rythme effréné des musiques orientales, nous dansons, peignons, rions et jouons. L'organisation n'est pas très précise, mais le but est de sortir ces enfants de leur quotidien pesant.



Lors de l'une des activités, les animateurs devaient dessiner sur les visages et bras des enfants afin d'organiser une sorte de mini carnaval. Nous voici donc tous, pinceaux à la main décorant ces petits bout de choux. L'un des jeunes animateurs inscrit sur le bras d'un petit garçon, a sa demande, "we love freedom", traduit en français "nous aimons la liberté". Je fus étonnée de voir ces nombreux bambins demander a être affublé de ce message d'espoir. C'est alors que je me suis rendue compte qu'effectivement, cette idée ne les quittait jamais. Nous avions beau faire des pieds et des mains pour qu'ils tentent d'oublier quelques heures la situation de leur pays, c'était en vain.

En fin de semaine, nous avons accompagné ces enfants à la piscine. Dernière journée de la semaine, nous voulions marquer le coup en les emmenant dans un endroit qu'ils n'avaient pas l'habitude de fréquenter : la piscine découverte de Naplouse, située sur une colline surplombant le check point de sortie de la ville. Les enfants s'amusent depuis déjà plusieurs heures. C'est alors que sur la route sur le bas côté, certains apperçoivent une jeep blindée qui semblent poursuivre deux hommes à pieds. Plaqués au sol, ils sont fouillés, puis contrôlés et finalement relâchés au bout de vingt bonne minutes. Les enfants ont eu le temps de faire passer le message entre eux, et de s'ammasser sur la petite barrière de la piscine. Ils hurlent en coeur "Hezbollah, Hezbollah !!" et d'autres choses en arabe, que je ne comprends pas. A ce moment, un soldat sors de la jeep blindée et nous vise avec son M16. Il ne tire pas mais nous vise d'une manière insistante pour faire peur aux enfants, qui se déchainent à crier et siffler de plus belle. Finalement, ils repartent sous les hurlements des bambins qui ne daignent pas décoller de la barrière, malgré les ordres des responsables.

Nous finissons notre journée de trempette et en rentrant nous remarquons que des hélicoptères survolent notre zone. Il est impossible d'oublier, ne serait ce que quelques heures. Nous avons tout essayé mais rien n'y fait, l'oubli momentané et salvateur n'est pas possible, il y a toujours quelques chose, quelqu'un, un bruit, une jeep, un soldat qui nous rappel inlassablement que nous sommes sous occupation... la pression est constante.

Nadia S.

1 commentaire:

peace a dit…

@ anonyme,

les sionistes ne connaissent que la force, l'agresivité , la violance, pour s'exprimer.
la palestine est une cause juste et noble!
les palestiniens gagnerons leur dignité un jour, tandis que les sioniste auronts des comptes a rendre a la CIJ.
hasta la victoria siempre
Free Palestine,
Stop apartheid!

BRAVO NADIA, CONTINUE COMME CA CAR LE SILENCE EST COMPLICE DES CRIMES SIONISTE