En cette journée de Lundi, j’ai décidé d’aller visiter Béthléem. La dernière fois que j’y suis allée, je n’y suis restée que peu de temps. Je prends donc le petit bus dans le centre ville de Ramallah, accompagnée d’un ami palestinien. La route que nous prenons longe le mur tout du long, et nous apercevons d’innombrables colonies.
Ces colonies portent fièrement le drapeau israélien, comme les check point militaires d’ailleurs. Ce drapeau, ici, à une consonance d’occupant. Les maisons des colons sont bien différentes des habitations arabes et elles sont souvent situées sur le haut des collines. ( à gauche, habitations arabes, ci dessous, colonie non loin Béthléem) En fait, lorsqu’on prend la voiture en Cisjordanie, on se rend compte qu'une grande partie des collines palestiniennes sont colonisées par Israël : les routes qui les longent sont propres et les panneaux sont en hébreux. Il y a même de nombreuses stations essences, entourées de grillages, qui sont réservées aux israéliens.
Lorsque nous passons devant ces colonies, je demande à mon ami ce qu’il ressent. Il me réponds « je ressens un peu de colère et de tristesse, tu sais Nadia, cette terre est à nous, elle nous appartient. » me dit il. Je vois dans son regard le désappointement car au même moment nous passons un check point militaire et au dessus de nombreuses colonies nous surplombent. D’ailleurs, je le sens nerveux. En effet, nous arrivons au check point de Bethlehem. Celui-ci est généralement difficile à passer et mon ami s’est déjà fait recaler à plusieurs reprises car il est d’origine de Naplouse. Il m’explique que lorsque c’est arrivé, il est passé par les montagnes et il s’est fait tiré dessus par les soldats, mais il s’en est sorti indemne et a pu se rendre à Bethléem. Tout ceci, juste pour participer à un camp d’été pour les étudiants. Je remarque à plusieurs reprises que les habitants du nord de la Cisjordanie ont beaucoup de mal à se rendre dans le sud et vice versa. Il semblerait que les soldats acceptent rarement que les palestiniens se déplacent trop loin du lieu d’habitation qui est inscrit sur leur carte d’identité.
Cette fois-ci, la chance est avec nous, le check-point est ouvert. Ce doit être grâce aux négociations qui sont en train de se dérouler notamment sur Ryad entre les pays arabes et Israël et puis surtout les nombreuses rencontres entre les gouvernements palestinien et américain. A croire que l’actualité politique a un véritable impact sur la vie quotidienne dans les territoires. On sent comme une accalmie. Il ne faut pas se leurrer, ça n’a pas empêché Israël d’annexer de nouvelles terres dans le nord de la Cisjordanie il y a quelques jours et de faire de nombreuses incursions la nuit.
Bref, nous arrivons dans la ville de Bethléem (photo : place centrale de la vieille ville). De nombreux touristes étrangers viennent ici visiter la basilique de la Nativité. Nous croisons de nombreux américains. Les touristes sont au rendez vous, le soleil aussi, tout ceci pour le plus grand bonheur des palestiniens de la ville qui peuvent enfin faire des affaires. Nous nous perdons dans les ruelles de la vieille ville, nous mangeons, au soleil.
Finalement, nous reprenons la route du retour, qui zigzag le long des colonies. Au loin, nous apercevons Jérusalem, (photo) mon ami tend le regard, il cherche la mosquée d’Al Aqsa, du moins le Dôme du Rocher, qui, avec son toit doré, est visible de loin. Mais non, cette fois ci, il ne l’a pas trouvé. Il est déçu. Tant pis se sera pour la prochaine fois.
Nadia S.
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