Ça y est, je suis dans les territoires. Je passe tranquillement le check-point de Kalandia, rejoignant Jérusalem à Ramallah. Je suis dans un minibus collectif, et aucun soldat ne vient nous importuner. Par contre, en sens inverse, les fouilles de voitures vont bon train, et la queue au passage des tourniquets est immense. Je passe quelques temps sur Ramallah, qui n’a pas changé depuis mon départ. Je rejoins un ami et nous nous dirigeons tous les deux sur Naplouse.
Après une demi heure de voiture, nous descendons devant le check-point d’entrée de la ville. La plupart des véhicules ne passent pas ce check point, il faut une autorisation spéciale. Nous croisons une voiture de colons, qui tourne avant l’entrée de Naplouse et se dirige vers la colonie israélienne la plus proche, sur la colline. Le jeune à l’arrière, en voyant que nous observions le véhicule nous fait un signe d’insulte de la main. Je me retourne pour comprendre à qui il s’adresse et je m’aperçois que c’est bien à nous qu’il fait ce signe. La voiture s’éloigne et je reste quelque peu perturbée par cet accès d’agressivité gratuite.
Nous passons le chemin de barbelés, le tourniquet d’entrée, et nous apercevons en sens inverse une queue de plusieurs mètres. Les gens s’entassent là pour sortir de la ville. Les femmes sont séparées des hommes, et chacun tente de presser le passage.
Après une demi heure de voiture, nous descendons devant le check-point d’entrée de la ville. La plupart des véhicules ne passent pas ce check point, il faut une autorisation spéciale. Nous croisons une voiture de colons, qui tourne avant l’entrée de Naplouse et se dirige vers la colonie israélienne la plus proche, sur la colline. Le jeune à l’arrière, en voyant que nous observions le véhicule nous fait un signe d’insulte de la main. Je me retourne pour comprendre à qui il s’adresse et je m’aperçois que c’est bien à nous qu’il fait ce signe. La voiture s’éloigne et je reste quelque peu perturbée par cet accès d’agressivité gratuite.
Nous passons le chemin de barbelés, le tourniquet d’entrée, et nous apercevons en sens inverse une queue de plusieurs mètres. Les gens s’entassent là pour sortir de la ville. Les femmes sont séparées des hommes, et chacun tente de presser le passage.
En sortant du véhicule, nous entrons dans les ruelles étroites d’un mètre au plus, telles des serpentins. J’aperçois dans ces ruelles deux longs tonneaux remplis de sable mis en quinconce au milieu du chemin. Ceci n’était pas la lorsque je suis passée précédemment. Ils ont en fait été installer là dans le but de faciliter la guérilla urbaine qu’opère les différentes milices armées contres les soldats israéliens.
Nous entrons finalement dans la maison de mon ami. Le repas est s
ervi et nous nous mettons à table. Le père de famille ne tarde pas à me montrer des photos de son neveu, tué il a deux mois par les soldats. Mohammed avait 24 ans, il était combattant des Martyrs d’Al Aqsa. (photo à droite et ci dessous) Il a été tué dans une ruelle non loin de là. L’homme d’une cinquantaine d’années me parle de Mohammed comme ci celui-ci était son fils, il a les larmes aux yeux et me témoigne : « quand il était en vie, l’armée israélienne ne pouvait pas pénétrer dans notre camp de réfugiés, il protégeait nos maisons comme personne. Depuis qu’il est mort, les soldats entrent toutes les nuits. »


Depuis quelques jours, je suis donc à Naplouse, ville que j’affectionne particulièrement. Les rafales font rages la nuit, la musique reprend son rythme. Il est absolument proscrit de sortir le soir tard. Chaque matin, nous apprenons la mort de certains des habitants de la ville : tels des pions, ils tombent sous le joug de l’occupation militaire. Pourtant, les enfants reprennent leurs jeux dans les ruelles étroites des camps, la vie continue, même si pour certain elle s’est arrêtée avant l’aube.
Nadia S.