Cette année, le mois de Ramadan a débuté le jour de Rosh Ashana, c'est-à-dire du nouvel an juif. Merveilleuse coïncidence pour certain, mais dans les territoires palestiniens, cette concordance des dates rime avec fermeture d’accès aux mosquée saintes. Durant les quatre jours de fêtes en Israël, les territoires palestiniens ont été purement et simplement bouclés.
« C’est fermé aujourd’hui. » hurle un rabatteur de la station de bus palestinien de Jérusalem « Le bus vous conduit au check point, après vous devez passer à pied et prendre un autre moyen de transport pour vous rendre où vous voulez. » précise-t-il à la foule perdue aux milieux des véhicules. Nous sommes le premier vendredi du mois de Ramadan, et les bus se bousculent pour sortir du parking situé non loin de la porte de Damas, à Jérusalem. La prière est terminée à la mosquée d’Al Aqsa et déjà ceux qui ont eu l’opportunité de s’y rendre, se pressent pour rejoindre les territoires palestiniens. Les bus sont pleins à craquer et les embouteillages se font sentir. Malgré les restrictions imposées aux check points de Cisjordanie, ils étaient plus de 50 000 palestiniens à prier dans la mosquée sainte de Jérusalem. La radio israélienne avance un chiffre de 93 000 fidèles présents ce vendredi sur l’Esplanade des Mosquées. « Il y a plus d’une demi million de palestiniens qui ont tenté de se rendre à Al Aqsa ce vendredi. » témoigne Najeed Faroun, manager du bureau du ministre palestinien des affaires religieuses. « Ces fermetures ne sont pas justes pour Ramadan ou pour les fêtes juives, Jérusalem est interdite aux palestiniens toute l’année. » affirme-t-il. « Cependant, les habitants espèrent toujours que pour le Ramadan les israéliens les laisseront allé prier à la mosquée d’Al Aqsa. Mais ils doivent avoir une permission de passage qui n’est donné qu’aux gens âgés de plus de 40 ans. » Insiste Najeed Faroun. Cette année, les limitations sont strictes et appliquées sur la majorité des barrières militaires de Cisjordanie, pour éviter un amassement important de gens au point de passage de Qalandia, reliant directement la ville de Ramallah à Jérusalem-Est, et strictement limité par les soldats israéliens, aidés de multiple accessoires technologiques de détection de métaux en tous genres. Les palestiniens qui espèrent être autorisés à se rendre à Jérusalem doivent être âgés de plus de 45 ans pour les hommes et de 35 pour les femmes. Cependant, cette restriction reste très arbitraire, car Mustapha Barghouti, ancien ministre de l’information, âgé de 53 ans a été recalé quatre fois au passage vers Jérusalem. Il a dénoncé l’augmentation de policiers israéliens aux check points, ainsi que dans les alentours de la mosquée d’Al Aqsa, dans la vieille ville d’Al Quds, ceci pour renforcer la fermeture des territoires décidée dans le but de préserver les festivités de Rosh Ashana, le nouvel an Juif. « Jérusalem-Est est censé être notre capitale ; que nous soyons chrétiens ou musulmans nous devrions avoir le droit d’y aller quand bon nous semble. » explique Najeed Faroun. La mosquée d’Al aqsa n’est pas la seule à être la proie de fermeture arbitraire, la mosquée d’Ibrahim, à Hébron subit le même sort. Depuis jeudi, elle est fermée aux habitants palestiniens de la ville, mais devrait rouvrir ses portes dimanche. « Les israéliens ont fermé la mosquée d’Ibrahim pour cause de fêtes juives. Ils ont interdits à toutes personnes de pénétrer dans les lieux. Ils devront normalement la rouvrir dès dimanche.» Précise Najeed Faroun. « C’est particulièrement triste qu’ils interdisent l’accès aux lieux saints à des gens qui veulent prier et se recueillir » se désole-t-il. « Dans aucun accord, de Genève ou autre, il n'est mentionné qu’il est possible de restreindre l’expression religieuse d’un peuple. » Conclu-t-il.
Nadia S.
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